Retour au théâtre : derniers spectacles vus (et à voir)

En vrac, et pour le plaisir de la diversité, passage en revue des derniers show que j’ai vus.

Sebastian Marx, « Un New-Yorker à Paris » : cet Américain qui a choisi la France pour pays d’adoption donne son spectacle au fond d’une péniche parisienne (La nouvelle Seine, quai de Montebello). Attention, ça bouge un peu au passage des bateaux-mouches ! Comme on pouvait s’y attendre, Sebastian Marx a su mettre le doigt sur nombre de manies, tics de langages et habitudes bien françaises. Son stand-up, à l’accent amerloque assez sexy il faut le dire, est bien senti, drôle et ravit le public parisien qui se reconnaît bien là. Mais ce Sebastian Marx est également à l’aise avec des sujets humoristiques plus universels. Prometteur ! Pour les anglophones, il joue également son spectacle en anglais dans la foulée du premier.

Le Souper, au Théâtre de la Madeleine, avec Patrick Chesnais et Niels Arestrup. J’ai assisté à la première de cette pièce, il y a de cela plusieurs semaines. Dans la lignée de Diplomatie (avec le même Niels Arestrup, donnant la réplique à André Dussolier), elle donne à voir un moment clé de l’Histoire de France. Il s’agit cette fois du dîner (imaginé) entre Talleyrand et Foucher, le 6 juillet 1815, après la défaite de Napoléon à Waterloo et son départ en exil. Les Anglais sont à Paris, le peuple  gronde, les deux « faiseurs de rois » doivent décider du régime à donner à la France. Le premier veut le retour de la monarchie, le second la République. Ils vont devoir se mettre d’accord car l’un ne peut rien sans l’autre.
N’ayant pas connu la version, il y a 25 ans, offerte par le duo Claude Brasseur / Claude Rich, je ne peux me livrer ici à une comparaison. Disons simplement que Niels Arestrup nous offre un Talleyrand impeccable en stratège politique et fin négociateur. Patrick Chesnais joue un Foucher moins saisissable, plus instable, un brin espiègle. Le duo fonctionne. Le contexte historique; lui, est rappelé par petites touches, sans lourdeurs.

Une chance inestimable, au Théâtre des Béliers Parisiens : le point de départ est farfelu : un homme est sur le point de se suicider, quand tout à coup, le temps s’arrête. Débarquent, pour le dissuader du pire, Hitler, Cléopâtre et Gérard de Nerval. La rencontre entre ces personnages si différents donne évidemment lieu à des situations cocasses, des décalages, des drôleries. C’est plutôt bien écrit, rythmé, drôle et bien joué !

La maison d’à côté, au Théâtre du Petit Saint Martin : adaptée d’une pièce américaine (The Other Place) créée au off-Broadway en 2011. L’intrigue se noue autour du personnage de Julianna, scientifique à la brillante carrière, qui se retrouve atteinte d’une forme de démence (précisément celle pour laquelle elle a travaillé à mettre au point un traitement). Julianna perd peu à peu ses repères et voit ressurgir, en elle, les démons du passé, à savoir, la disparition de sa fille adolescente il y a dix ans de cela.
En dépit de cette intrigue plutôt bien faite, d’une construction en flashbacks assez intéressante, on reste un peu englué dans des dialogues assez bavards, une psychologie pesante, avec des personnages davantage taillés pour une série que pour le théâtre.

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